Voici le premier épisode du premier feuilleton-témoignage du projet Hymen redéfinitions. Une personne y prend le temps de dire, raconter un rapport personnel et particulier aux mythes de la virginité et leurs impacts sur sa vie. Les épisodes sont publiés deux fois par semaine, lundi et jeudi matin. On commence avec Hymen -Amen, long poème en 16 épisodes, une histoire de défloration et de quête de soi. Bonne lecture !
ROUGE
Il faudrait un commencement
Il faudrait un commencement. Par quel commencement commencer. Commencer par. Commencer.
Ce par quoi commence, est cette tache ROUGE, le matin.
Il refait le lit.
Il y a, ROUGE, BRUN,
n’ont d’importance,
ni la couleur,
ni la couleur du drap,
mais LA tache.
Il ne la voit plus, il ne l’a pas bien vue, ni bien regardée,
juste elle est là, le matin, une fois, une seule fois,
elle est une tache, une tache de mémoire, une mémoire tachée,
elle est là, elle reste,
elle insiste ET elle n’insiste pas,
elle reste.
[1 – Ici, penser à cette tache de sang sur la clef de la pièce interdite du château de Barbe Bleue, elle n’est qu’une tache, après-tout, mais elle ne s’efface pas, elle reste, elle est là.]
[2 – Ici, penser à cette scène de film (Almodovar) dans laquelle, au lendemain matin de la noce, on étend le drap à la fenêtre afin que tout (TOUT) le village sache que le drap est taché et que – donc – la mariée était vierge encore, hier au soir.]
La tache est donc LE signe, de, il témoigne pour elle,
qui donne quelque chose qui tache,
qui donne à [X, de préférence XX],
quelque chose d’indélébile,
que tout le monde DOIT voir.
C’est un sceau.
Ce qui commence, ici, cette tache ROUGE,
avant d’être un sceau, c’est un gage, un gage de,
il ne saura pas bien de quoi, peut-être de l’attente, peut-être de l’espoir,
c’est lié, ça va avec…
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